Death by Powerpoint

Parle à mon slide, mon cœur est malade. Pour le « bon » déroulement d’une réunion, et surtout d’une réunion de direction, il est souvent important de s’assurer qu’il ne s’y passera rien.

par
Jean-Marc Phelippeau
|
25
May
2021
Management

Parle à mon slide, mon cœur est malade.

Pour le « bon » déroulement d’une réunion, et surtout d’une réunion de direction, il est souvent important de s’assurer qu’il ne s’y passera rien.

Qu’aucun débat, question ni remarque impromptue ne viendra troubler l’assommant et méticuleux rituel du reporting ou de l’information « top-down » et potentiellement surprendre celui qui présente, fissurer son armure, chatouiller son complexe de l’imposteur.

Pour y parvenir, rien de tel qu’un une bonne muraille de slides.
« Death by Powerpoint »!

Plus le présentateur a peur, plus il va en mettre. Avec le plus de « bullet points » possibles, écrits petit, et un déluge de chiffres : 60 slides en 45 minutes. Sans le temps de dire ouf. Un feu nourri qui occupe tout l’espace et annihile tout imprévu, toute créativité, toute vie!

L’assemblée regarde le slide, pas le présentateur. Aucun risque d’entrer en relation, de créer du lien. Sauvé!

A la fin, la foule demande grâce. Ceux qui ne sont pas en train de faire leurs e-mails sont tellement soulagés que ce soit terminé qu’ils n’envisagent même pas de poser la moindre question. Hourra!

D’autant qu’il y a encore six autres présentations à l’agenda.

Et vous, savez-vous vous passer de « Pauvre Point » pour aller à l’essentiel?

La vie est courte.