Résilience, confinement et télétravail : 4 pistes d’actions pour les managers

Que peuvent faire dirigeants et managers pour prendre soin de la santé mentale de leurs collaborateurs dans le contexte actuel, et que leurs équipes tiennent dans la durée? Voici quelques pistes de réflexion et d’actions.

par
Jean-Marc Phelippeau
|
31
March
2020
Management

Que peuvent faire dirigeants et managers pour prendre soin de la santé mentale de leurs collaborateurs dans le contexte actuel, et que leurs équipes tiennent dans la durée? Voici quelques pistes de réflexion et d’actions pour favoriser la résilience de vos équipes.

Des millions de français ont attaqué un marathon de « télétravail » dont la durée est pour l’instant généralement évaluée à huit semaines environ.

Je mets des guillemets à « télétravail » car il s’agit en fait d’une version très dégradée et inédite de celui-ci : non choisi, non préparé, à temps plein, associé à un confinement quasi total, dans la solitude pour certains, en présence d’enfants pour beaucoup, avec parfois très peu d’espace disponible…

Nous n’avons aucune expérience d’un tel marathon, qui ne se rapproche en rien de crises antérieures. Or il est vecteur de forts risques psycho-sociaux (RPS), compte tenu de son potentiel d’anxiété, de dépression et de fatigue – la santé, ce n’est pas seulement résister au virus!

En effet, du jour au lendemain et sans préparation possible, le « contenant psychologique » de chacun (lieu de travail, horaires et structuration du temps, collègues, rituels et routines) a disparu, avec la sécurité intérieure et la stabilité émotionnelle qu’il apportait.

Comment recréer une telle structuration fondamentale pour l’équilibre individuel, prendre soin de chacun, rester en lien, conserver dans la durée le sentiment d’appartenance et finalement l’engagement de chacun?

1. Communiquer très régulièrement pour soutenir et rester en lien

Un appel rituel quotidien, individuel ou collectif, est la première structuration du temps possible. Avant même d’être l’occasion de faire un point d’avancement général, c’est un acte de soutien et de responsabilité sociale. Une façon d’entretenir les relations et aussi de maintenir les échanges et flux d’informations informels non directement liés à l’ordre du jour, rôle que pauses-cafés et rencontres impromptues dans les couloirs du bureau ne peuvent plus tenir. Il permettra aussi de combattre le sentiment d’isolement et de solitude de certains.

2. Donner de l’autonomie et permettre le travail asynchrone

Les entreprises qui ont une culture du « présentéisme » et de la réponse immédiate vont devoir être particulièrement vigilantes sur ce point. Télé-travailler dans des conditions dégradées, par exemple parce qu’on doit en parallèle faire l’école à ses enfants ou, quand on a des tout-petits, parce qu’on doit parfois attendre qu’ils fassent la sieste pour travailler efficacement, nécessite de pouvoir aménager son emploi du temps librement. La frontière vie professionnelle / vie personnelle est toujours un point de vigilance en télétravail, mais c’est beaucoup plus compliqué à gérer dans la situation actuelle. Un manager aura vite fait de mettre sans s’en rendre compte son collaborateur en surcharge.

3. Prioriser, revoir les objectifs régulièrement pour bien réguler la charge

Parmi ceux qui sont confinés seuls, certains vont avoir tendance à fuir dans le travail, à faire davantage d’heures qu’en temps normal, à se réfugier dans le « trop ». A l’inverse, les collaborateurs confinés avec des enfants en bas âge et /ou avec peu d’espace pour s’isoler pourront difficilement tenir le même rythme qu’habituellement.

4. Bien utiliser la technologie

Certaines entreprises utilisent des applications comme Zoom (visioconférence), Slack (messagerie d’équipe) ou Klaxon (travail collaboratif) depuis longtemps, d’autres les installent en ce moment dans l’urgence… Bien définir les usages de chaque outil, depuis la vidéo jusqu’à la messagerie instantanée, contribuera à la mise en place d’une saine hygiène de travail.