J’ai longtemps été contrebassiste de jazz. J’ai joué dans des clubs, des festivals, des bars.
Ce n’est que récemment que j’ai réalisé que cela avait été ma première véritable expérience de l’accompagnement, bien avant de devenir coach!
Voici 4 principes que j’ai appris en jouant de la contrebasse, en petite formation en particulier, et que je m’efforce de transposer en tant que coach d’équipe :
👉 Rappeler et tenir le cadre avec clarté
En jazz, la contrebasse est le socle. Elle est là pour fournir un point de repère solide, lisible et fiable, surtout quand saxophoniste, pianiste et batteur partent en improvisation dans tous les sens!
Elle maintient la cohérence de la structure d’ensemble en donnant la pulsation rythmique de base et en rappelant inlassablement les notes fondamentales, les racines des accords qui servent de cadre à la créativité des solistes.
Elle permet la liberté de chacun, avec ce qu'il faut de sécurité.
Il s’agit de le faire de manière suffisamment souple et suffisamment ferme à la fois. De se tenir sur la ligne de crête entre ordre et chaos.
👉 Tenir le tempo et swinguer
Le rythme est la respiration de la musique. Quelle que soit la complexité du morceau à jouer, les musiciens doivent garder le juste rythme et le bon niveau d’énergie. Jouer sans se crisper au fil de l’interprétation ni au contraire s’avachir.
La fameuse “walking bass” du jazz incarne cette régularité et cette persévérance régulière et sereine, qui donne envie de taper du pied en rythme.
👉 Être à l’écoute et s’adapter
Parfois le soliste s’emballe ou au contraire se calme. Parfois il se met à répéter un même motif dans son improvisation. Au contrebassiste de s’ajuster pour proposer ce qui servira le mieux son discours, ou y fera écho.
👉 Laisser de l’espace et ne pas trop en faire
Comme disait Miles Davis, “pourquoi jouer tant de notes quand il suffit de jouer les meilleures?”
Ma société s’appelle Haden Coaching en hommage au célèbre contrebassiste américain Charlie Haden (qui a notamment accompagné Stan Getz, Keith Jarrett ou Pat Metheny), avec lequel j’ai eu la chance d’échanger il y a vingt ans au festival de Marciac.
Son jeu était très sobre et souvent très simple, mais le timbre boisé de son instrument (sa “voix”) reste aujourd’hui reconnaissable entre mille. J’en suis encore loin mais il reste une inspiration pour moi, en tant que musicien et en tant que coach.
Discerner l’essentiel dans la complexité, en voilà une belle mission.