Faut-il nécessairement avoir une mission ou une vocation pour (bien) vivre? 🧭

Je dois vous faire une honteuse confidence, je crois n’en avoir jamais vraiment eu. Mon moteur est principalement ma curiosité pour l’autre.

Il y a pourtant ces dernières années une injonction sociale diffuse autour de la quête de sens : chaque être humain, et même chaque entreprise devrait avoir une mission ! Faute de quoi en tant que professionnel vous ne seriez qu’une méprisable créature sans valeurs, un pantin écervelé survivant mécaniquement dans un système économique toxique. 😉

Pourtant, si le sens (le « why », la mission, le projet de vie, la vocation) est bien clé pour une partie des personnes que j’accompagne, notamment dans des phases de transition professionnelle, j'observe chez d’autres un moteur de nature bien différente.

Ce moteur prend la forme d’une envie, d’un désir, d’une énergie. Quelque chose de plus physique et moins mental, plus instinctif et moins existentiel qui leur permet de survivre et de tenir le coup dans les moments les plus difficiles, comme de rechercher leur épanouissement quand tout va mieux. Le conatus de Spinoza, en quelque sorte, cette puissance dont découle notre capacité « à persévérer dans notre être », comme il l’écrit. Ou la libido de Freud, au sens le plus large.

Pourquoi alors cette focalisation exclusive sur la quête de sens? Avons-nous de nouveau si peur de nos désirs?

" L'homme est le seul animal qui rougisse ; c'est d'ailleurs le seul animal qui ait à rougir de quelque chose." (Bernard Shaw)