Amazon, crise et bouc émissaire

Le « Amazon bashing » est à la mode en France. « Ils » tuent le petit commerce plus sûrement que le Covid, paient très peu d’impôts chez nous…

par
Jean-Marc Phelippeau
|
30
November
2020
Responsabilité

Le « Amazon bashing » est à la mode en France.

« Ils » tuent le petit commerce plus sûrement que le Covid, paient très peu d’impôts chez nous…

Mais surtout, ils maltraitent leurs employés!

Et là, patatras… L’enquête Forbes 2020 des meilleurs employeurs mondiaux (pour laquelle ils ont interviewé plus de 160 000 employés dans 58 pays) place Amazon à la DEUXIÈME place!! (Décathlon est 82e et Carrefour 435e, pour ce qui est de la grande distribution française).

Certes, la méthodologie n’est pas présentée dans le détail, on ne connaît pas la proportion de cadres et de manutentionnaires dans les interviews. Néanmoins, cela interpelle un peu, je trouve.

René Girard a montré qu’un bouc émissaire permet à un groupe ou une société de se souder autour d’une détestation commune.

Ce « coupable » nous permet aussi de nous poser en victimes. D’éviter de nous considérer coresponsables de la situation et de nous remettre en question.

Il est plus confortable de se dire qu’on est battu à plate couture par un salopard qui ne respecte aucune règle que de questionner sa propre stratégie, sa propre qualité de service, sa propre culture d’entreprise et de se demander pourquoi les employés de groupes français (4 seulement dans le Top 100) ne sont pas davantage prêts à recommander leur employeur.

https://www.forbes.com/lists/worlds-best-employers/#1c4bc1371e0c